Auteurs
Quelques historiens ont traité du crime de rapt de séduction au sein de leurs recherches, mais la confusion persiste quant à la définition du crime. Cette confusion relève du fait que la plupart des auteurs vont puiser leur description à même les accusations et non selon la définition légale du crime. Les définitions proposées par ces auteurs correspondent en fait à l’usage des termes employés par les accusateurs que nous retrouvons dans les archives judiciaires.
Les auteurs français, dans leurs ouvrages, sont plus conscients de la distinction qu’il faut faire à propos de ce crime. Les principaux auteurs traitant de cette question sont Benoit Garnot[1], Marie-Claude Phan[2], Sabine Melchior-Bonnet et Catherine Salles[3]. Ces auteurs tentent réellement à présenter le crime de rapt de séduction, mais il faut dire qu’il reste tout de même une certaine ambiguïté au sein de leurs ouvrages.
Parmi les chercheurs qui s’intéressent à la séduction, Arlette Farge[4] nous brosse un portrait de femmes séduites et abandonnées qui reflète ce que nous retrouvons dans nos archives de la Nouvelle-France du côté des victimes de rapt de séduction. Enfin, l’ouvrage de Flandrin[5] sur les amours paysannes aborde rapidement le rapt de séduction en l’intégrant dans un portrait global de la séduction à cette époque.
Bien que l’historiographie canadienne accuse un retard vis-à-vis l’historiographie française en ce qui a trait à l’analyse du rapt de séduction devant les tribunaux, quelques auteurs abordent cette question comme André Lachance[6] et Marie-Aimé Cliche[7].
[1] Benoit Garnot, On n’est point pendu pour être amoureux : la liberté amoureuse au XVIIIe siècle, Paris, Belin, coll. « Histoire et société », 2008, p. 44.
[2] Marie-Claude Phan, Les amours illégitimes : histoires de séduction en Languedoc (1676-1786), Paris, Éditions du centre national de la recherche scientifique, 1986, 240 p.
[3] Sabine Melchior-Bonnet et Catherine Salles, dir. Histoire du mariage, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2009, p. 548.
[4] Arlette Farge, La vie fragile : violence, pouvoirs et solidarités à Paris au XVIIIe siècle, Paris, Hachette, 1986, 354 p.
[5] Jean-Louis Flandrin, Les amours paysannes : amour et sexualité dans les campagnes de l’ancienne France (XVIe-XIXe siècle), Paris, Gallimard/Julliard, coll. « Collection Archives », 57, 1975, 255 p.
[6] André Lachance, Séduction, amour et mariage en Nouvelle-France, Montréal, Libre expression, 2007, p. 61.
[7] Marie-Aimée Cliche, « Filles-mères et société sous le Régime français », Histoire sociale / Social History, vol. XXI, no 41 (mai 1988), p. 39-69.